Tous les articles

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17 janvier 2024 - Par Elsa Walter

Réhumaniser la fin de la vie ?

La fin de (la) vie est à l’agenda de ce quinquennat. Le sujet comporte deux volets, dont hélas, parce qu’ils motivent chacun de puissants militantismes de fait antagonistes, le débat public peine encore à penser la complémentarité essentielle: la possibilité d’être aidé à mourir d’une part, et le développement des soins palliatifs d’autre part. Dûment traités de façon conjointe par la Convention citoyenne sur la fin de vie que le Président installait il y a un peu plus d’un an, ces deux volets feront ensemble l’objet d’un projet de loi dont l’examen au Parlement ne cesse d’être repoussé par l’exécutif. En attendant, les pistes pour développer les soins palliatifs au sein d’une nouvelle stratégie décennale viennent de faire l’objet d’un rapport très attendu. Elsa Walter, journaliste et bénévole auprès de personnes en fin de vie, détaille ici l’intérêt du changement de paradigme dessiné dans ce rapport, mais plaide aussi pour aller résolument plus loin, y compris en regardant en face le continuum nécessaire qu’il faudra construire entre les soins palliatifs et la future possibilité d’être aidé à mourir.
— Dans le dossier Fin de vie
16 janvier 2024 - Par Pedro Soriano

L’histoire de deux partis : Républicains et Démocrates aux États-Unis

Cette semaine marque le début de la saison des primaires pour l'élection présidentielle américaine, et tout porte à croire que le résultat sera d'offrir aux Américains le même menu qu'il y a quatre ans, mais inversé : Joe Biden comme président sortant, et Donald Trump comme challenger. Cela conduit inévitablement à la question suivante : pourquoi l'affrontement des deux candidats les plus âgés de l'histoire du pays va-t-il se répéter ? Pourquoi la politique américaine semble-t-elle immobile ? Comment en sommes-nous arrivés là ?
15 janvier 2024 - Par Éric Bertin, Jean-Maxence Granier

Comment les réseaux sociaux changent nos manières de penser et d’agir

En quelques années, les réseaux sociaux ont pris une place prépondérante dans nos usages quotidiens. Mais les promesses initiales d’un outil à notre disposition se retournent en crainte de dépendance à une technologie dont la puissance nous échappe. Il nous reste à apprendre les transformations induites de nos représentations de nous-mêmes et, au-delà, de l’information et des débats publics. Pour retrouver une chance d’associer à nouveau la participation et la confiance.
Édito 12 janvier 2024 - Par La Grande Conversation

D’un extrême à l’autre

La polarisation politique n’est plus une spécialité anglo-saxonne conduisant aux désastres du trumpisme et du Brexit. En France aussi, la montée des extrêmes, entretenue à dessein par des médias politisés et chauffée à blanc par des réseaux sociaux plus inciviques que jamais, commence à marquer les esprits. La crainte d’un basculement du pays en 2027 est mauvaise conseillère et brouille déjà les raisonnements. Raison de plus pour analyser les dossiers à froid et maintenir le débat politique au niveau de convictions et d’idées conformes à nos aspirations démocratiques.
11 janvier 2024 - Par François Dubet

Seul devant sa classe ?

Un exercice plus collectif du métier d’enseignant aiderait-il à répondre aux défis auxquels l’école française est confrontée ? Le monde enseignant pouvait se fier à un exercice individuel du métier quand l’école affirmait une mission incontestée ou rassemblait des publics homogènes. Un enseignant seul est désormais potentiellement un enseignant en difficulté. Mais l’invention de formes collectives se heurte aujourd’hui à trois obstacles institutionnels : le mode de recrutement, le mode d’affectation et l’autonomie des établissements.
10 janvier 2024 - Par Patrick Giraudoux, Pierre-Marie Badot

Programmes d’action nitrates : les résultats ne sont à la hauteur ni des attentes ni des enjeux

La directive européenne du 12 décembre 1991 donnait deux ans à la France pour se conformer à ses instructions « concernant la protection des eaux contre la pollution par les nitrates à partir de sources agricoles ». Plus de trente ans après, alors que l’État français est sur le point de mettre en œuvre le septième programme d’action nitrates, l’Autorité environnementale vient d’établir un constat sans appel. Les tendances à long terme de la concentration en nitrates dans les eaux de surface et souterraines, mesurée par l’augmentation du nombre de communes classées en zones vulnérables, l’eutrophisation croissante des cours d’eau et l’augmentation de la teneur en nitrates dans les eaux souterraines, signent une absence d’amélioration et ce malgré un plafonnement des ventes d’engrais depuis le début du siècle.
9 janvier 2024 - Par Denis Tersen

Brexit : désillusions dans la démondialisation

Sept ans après le référendum qui en a pris la décision, quel bilan peut-on faire du Brexit ? Pour Denis Tersen, il n’a pas tenu ses promesses. Et si les conséquences économiques en sont significatives mais inférieures à ce que l’on pouvait imaginer, c’est d’abord parce que le Royaume-Uni s’est finalement gardé, dans sa mise en œuvre, de couper réellement les ponts avec l’Europe.
Édito 5 janvier 2024 - Par La Grande Conversation

2024, l’année de tous les dangers

La Grande Conversation vous souhaite une belle et heureuse nouvelle année. Au-delà de nos situations personnelles, familiales ou professionnelles, chacun le sent bien, le millésime 2024 s’annonce périlleux à plus d’un titre.
3 janvier 2024 - Par Thierry Pech

Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon et l’antisémitisme

Depuis les massacres du Hamas le 7 octobre 2023, la perception de l’antisémitisme dans le paysage politique français a profondément changé : il ne serait plus l’affaire de l’extrême droite mais celle de l’extrême gauche. En réalité, il serait plus juste de dire que ce mal a désormais deux foyers dans notre vie politique : un foyer à l’extrême droite et un autre foyer à l’extrême gauche. Ils ne puisent pas toujours dans les mêmes répertoires et n’ont pas exactement les mêmes sociologies.
Édito 22 décembre 2023 - Par La Grande Conversation

Le tournant du quinquennat

Le vote de la loi sur l’immigration laisse le pays et son gouvernement sans boussole. Le malaise d’une partie des députés de la majorité laissera des traces, de même que les cris de victoire de l’extrême droite. Le « en même temps » macronien se révèle sans substance, inconséquent et accessible aux plus injustes concessions. La volonté de démontrer que, même en majorité relative, le gouvernement est capable de faire passer des lois touche ici aux limites de l’incohérence politique. Les promesses initiales du macronisme étant reniées, quel projet politique peut-il encore proposer pour la suite du quinquennat ?
22 décembre 2023 - Par Denis Baranger

L’affaire Dupont-Moretti signe une fois de plus l’échec de la Cour de justice de la République

Pour la première fois dans l’histoire de la Ve République, un ministre en exercice a comparu cet automne devant la Cour de justice de la République. Le Garde des sceaux était poursuivi pour « prises illégales d’intérêts » dans deux dossiers où il est soupçonné d’avoir usé de sa fonction pour régler des comptes avec des magistrats avec lesquels il était en conflit lorsqu’il était encore avocat. Dans sa décision du 29 novembre 2023, la Cour de justice de la République a estimé qu'il était certes « en situation objective de conflits d’intérêts » et que ses décisions étaient matériellement constitutives de « prises illégales d’intérêts », mais l’a relaxé, estimant qu’il ne le savait pas. Comment comprendre cette "ténébreuse affaire", et que nous enseigne-t-elle sur la Cour de justice de la République, objet de critiques de longue date ? La Grande conversation a interrogé Denis Baranger, professeur de droit public à l’université Panthéon-Assas, spécialiste de droit constitutionnel et de philosophie du droit.
21 décembre 2023 - Par Mélanie Heard

Pisa 2022 : l’expérience du Covid n’explique pas les difficultés des élèves

« Fermer les écoles » pour lutter contre l’épidémie de Covid-19 : après la sidération du premier confinement, cette décision a fait débat à plusieurs reprises depuis mars 2020. « L’école n’est pas une variable d’ajustement », revendiquait le ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer en mars 2021 : « C'est vrai que ça devient une exception française, mais il y a tout lieu d'en être fier. Cette crise peut être une catastrophe éducative, j'essaye d'éviter ça à la France ». Cette exception française a-t-elle effectivement favorisé la résilience des élèves français dans la crise ? Les résultats de l’enquête PISA parus en décembre 2023 suggèrent que non : la France a moins « fermé » ses écoles que la moyenne des pays de l’OCDE, mais son décrochage en termes de performances autant que de bien-être des élèves est, lui, tout aussi alarmant qu’ailleurs. C’est peut-être qu’en fermant leurs écoles, certains pays n’ont pas pour autant privé leurs élèves d’éducation scolaire, grâce à une meilleure appréhension des outils numériques. C’est peut-être aussi que l’école française pâtit de handicaps structurels, en particulier dans sa capacité à soutenir la persévérance et la confiance de ses élèves.