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11 avril 2022 - Par La Grande Conversation

Le nouveau clivage français

Les résultats du premier tour de l’élection présidentielle de 2022 montrent la poursuite de la recomposition politique engagée en 2017. Si près de trois quart des voix sont allées aux trois premiers candidats, cela signifie-t-il que notre système politique va s’organiser autour de trois blocs électoraux ? Il est trop tôt pour le dire, d’autant plus que le danger d’une victoire de l’extrême-droite le 24 avril n’est pas exclu. C’est pourquoi nous appelons à voter sans ambiguïté pour le seul candidat républicain, Emmanuel Macron.
8 avril 2022 - Par Guillaume Houzel, Pierre Pezziardi

Déconfiner l’administration

La critique de la fonction publique est une figure obligée des campagnes électorales. Mais que lui reproche-t-on exactement ? Et comment veut-on la faire évoluer ? Les réformes de l’administration se succèdent à un rythme accéléré, au point de se transformer en exercice d’adaptation continu, en fonction d’orientations parfois contradictoires. Au-delà des déclarations d’intention sans lendemain, des évolutions de terrain montrent que l’administration sait évoluer, pourvu qu’on lui laisse de l’autonomie d’action, une fois les objectifs clairement définis.
7 avril 2022 - Par Jean-Louis Missika

Le moment aronien de l’Europe

Raymond Aron exprimait au début des années 1980 son inquiétude devant l’attitude occidentale face à l’Union soviétique. L’heure était à la « détente » alors que le totalitarisme soviétique n’avait rien perdu de sa virulence ni de ses ambitions hégémoniques. Quand on observe aujourd’hui la complaisance vis-à-vis de la Russie de plusieurs candidats et candidates à l’élection présidentielle, on ne peut qu’être frappé par les formules prémonitoires d’Aron. Les régimes démocratiques ont-ils gardé assez de force d’âme pour faire face à une offensive guerrière comme celle de la Russie en Ukraine ?
6 avril 2022 - Par Tara Varma

Quand la politique étrangère s’invite dans le débat national

Les enquêtes d’opinion auprès des citoyens des différents pays européens montrent que les Européens ont dans l’ensemble une appréciation positive de l’ambition européenne affichée par Emmanuel Macron. Le paradoxe est que ce leadership français en Europe s’accompagne d’une image relativement négative de l’Union européenne en France.
6 avril 2022 - Par Paolo Gerbaudo

La sécurité est maintenant la priorité. Seul l’État peut la garantir

La guerre est le crépuscule des illusions, et l’invasion de l’Ukraine par la Russie ainsi que la menace qu’elle pose à l’Europe marque la fin d’un des plus puissants et durables fantasmes de l’histoire récente : l’idée que nous nommes destinés à vivre dans un ordre global stable où le marché assure la gestion de tous nos problèmes.
5 avril 2022 - Par Ariane Ferrand

Éric Zemmour contre le « gouvernement des juges »

Au rang des nombreuses cibles d’Éric Zemmour, on compte, en bonne place, ce qu’il nomme le « pompeux État de droit* ». Opposant abusivement État de droit et démocratie, le polémiste et actuel candidat à l’élection présidentielle rêve en fait d’une « tyrannie des majorités », se réclamant seulement des urnes, mais laissant péricliter nombre de nos droits fondamentaux, tout en érodant largement la protection que constituent les divers contre-pouvoirs et le pluralisme des médias. En ligne de mire : un soi-disant « gouvernement des juges », avant tout incarné par le juge constitutionnel et par le juge administratif.
4 avril 2022 - Par Bernard Coloos, Bernard Vorms

« Densification douce » : viser d’abord les obstacles réglementaires

Dans une contribution à La Grande Conversation, Lily Munson propose de favoriser la « micro-promotion » pour développer l’offre de logement dans des zones déjà urbanisées. En prenant l’exemple de la région parisienne, elle montre que le tissu pavillonnaire présente une réserve significative de foncier utilisable pour de petits projets de construction, rénovation ou extension. Mais comment favoriser au mieux ce potentiel prometteur ?
4 avril 2022 - Par Jean-Louis Missika, Thierry Pech

Marine Le Pen, candidate du parti de l’étranger

« Patriote », « patrie » : Marine Le Pen emploie souvent ces mots dans ses discours de campagne. Et elle a rebaptisé son parti « Rassemblement national ». Le patriotisme de Marine Le Pen est considéré comme une sorte d’évidence, il est rarement questionné. L’agression militaire russe contre l’Ukraine est pourtant l’occasion d’évaluer ce patriotisme et de se demander jusqu’où ses liens avec des forces étrangères hostiles à notre pays et sa fascination pour Vladimir Poutine l’ont entraînée.
— Dans le dossier  Marine Le Pen en campagne
31 mars 2022 - Par Marc-Olivier Padis

Le « Frexit » caché de Marine Le Pen

Marine Le Pen a-t-elle changé de position sur l’Europe ? Elle ne parle plus d’abandonner l’euro, un sujet sur lequel elle n’avait pas convaincu en 2017. Mais sa perspective est toujours de favoriser l’émergence d’un projet alternatif à l’Union européenne, une « alliance des Nations » qui prendrait progressivement sa place. Comment compte-t-elle s’y prendre ? Elle veut s’appuyer pour cela sur un projet de référendum affirmant un nouveau principe : « la sauvegarde de l’identité et du patrimoine de la France ». Un projet aux limites du droit, qui pourrait bien conduire la France et l’Europe dans une impasse.
— Dans le dossier  Marine Le Pen en campagne
31 mars 2022 - Par Yves Bertoncini

Les candidats-présidents et « l’Europe » : une convergence en trompe l’œil ?

Conclu par une victoire d’Emmanuel Macron célébrée sur l’air de l’hymne à la joie, le second tour de l’élection présidentielle de 2017 l’avait opposé à une partisane de la sortie de l’Union européenne et de l’euro, sur la base d’un clivage particulièrement clair. Cinq ans plus tard, l’évanescence de ce clivage binaire apparaît frappante, tout comme la convergence relative des positions des candidats à l’égard des enjeux européens, avant même que l’agression russe de l’Ukraine ne semble la renforcer plus encore… En partie liée à la nature des politiques mises en place par l’Union européenne (UE) face aux crises internationales des dernières années (notamment l’achat groupé de vaccins et le Plan de relance face au coronavirus), la convergence apparente des candidats sur la question européenne demande à être appréhendée de manière plus précise dans la perspective du scrutin présidentiel d’avril 2022 et des élections législatives qui suivront.
29 mars 2022 - Par Céline Danion

Éduquer la jeunesse du XXIe siècle

L’éducation artistique et culturelle a un rôle essentiel à jouer dans la formation des citoyens, a fortiori au regard des transformations du monde que nous connaissons. Or l’accès à cette éducation reste très fractionné. C’est pourquoi un nouvel effort en faveur de l’éducation artistique et culturelle doit être prioritaire, dans la suite des efforts accomplis dans le quinquennat écoulé, et mis en œuvre de telle sorte que réellement tous les jeunes en bénéficient, sans distinction. Au-delà de son déploiement, il s’agit de donner aux jeunes générations les outils nécessaires à leur autonomie et à leur engagement actif dans le monde. L’éducation artistique et culturelle n’est pas la seule à pouvoir y contribuer, mais appelle une transformation historique de l’instruction, incluant la participation régulière à des projets émancipateurs et citoyens.
29 mars 2022 - Par Patrice Geoffron

Comment réduire notre dépendance au gaz russe sans manquer l’objectif de décarbonation ?

Durant la crise sanitaire, l’Europe a tenu le cap de ses ambitions de décarbonation : le plan « Next Generation EU », conduisant à lever 750 milliards d’euros de dette commune, a été assorti de conditions impliquant que 30 % des fonds soient consacrés à des projets liés à la lutte contre le réchauffement climatique. Mais, dans la progression de l’UE sur le chemin de la décarbonation, l’agression militaire de la Russie en Ukraine fait effet de « retour du refoulé » : les énergies fossiles sont des matières hautement géopolitiques, l’Europe est un vieux continent qui en extrait de moins en moins de son sous-sol et la Russie est son premier fournisseur, aussi bien pour le pétrole, le charbon que le gaz (et un fournisseur majeur de minerais « critiques » pour la production d’énergie renouvelable, de batteries pour les véhicules électriques…). Cette crise impose aux Européens d’évaluer dans l’urgence leur capacité à réduire ces flux de pétrole et de gaz, voire à les mettre sous embargo pour accroître la pression sur la Russie (ou leur capacité à subir une rupture d’approvisionnement à l’initiative de la partie russe). Et, dans la mise en œuvre du Fit for 55 – l’objectif de diminuer de 55% nos émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 -, de s’interroger sur les effets d’une déconstruction rapide de ces « liens fossiles » avec la Russie.