On se doutait que la réélection de Donald Trump bousculerait les Européens. Mais l’ampleur, la rapidité et la brutalité des décisions du président réélu, et de son nouvel entourage, imposent un nouveau regard. Trump n’est pas seulement isolationniste, égocentrique et impulsif. Il suit désormais un projet qui peut être comparé à celui mené par les nazis dans les années 1930. Le renversement d’alliance de Washington au profit de Moscou trouve par exemple un précédent dans le pacte Molotov-Ribbentrop. Donald et Adolf : le parallèle met en évidence, entre autres, la novlangue autoritaire, la mise au pas de l’administration, la destruction des normes de l’Etat de droit. La poursuite de la comparaison conduit logiquement à se demander si les élections de mi-mandat se tiendront, fair and free, dans les règles.
L’emballement du contexte international aura un impact en politique intérieure française, même si les prochaines échéances (sauf dissolution) concernent le niveau local. Lors des dernières élections municipales, en plein démarrage du Covid, les questions environnementales s’étaient imposées comme une priorité. La tendance ne s’annonce pas aussi favorable en 2026. Sans doute en grande partie parce qu’il a fallu passer des intentions aux travaux pratiques : imposer la sobriété foncière, encourager la décarbonation des mobilités, renforcer la lutte contre la pollution de l’air, développer la rénovation énergétique. Tout cela commence à affecter les modes de vie des ménages. Quand s’installe l’impression que l’effort n’est pas équitablement partagé, le rejet et la colère peuvent s’exprimer. Que peuvent faire les maires ou les candidats aux élections locales face à ce risque de backlash écologique ? Faut-il enterrer les ambitions pour se présenter aux électrices et électeurs ? Manon Loisel et Nicolas Rio montrent qu’une autre stratégie est possible, en replaçant le débat sur les différentes stratégies d’action face au changement climatique. Tout l’enjeu démocratique pour les élections à venir consiste à donner à voir la pluralité des stratégies d’adaptation possibles et à organiser leur confrontation pour en comparer les effets.
Même si le ministre de l’Intérieur parle beaucoup d’immigration, ses services sont très discrets et même mutiques sur une pratique installée à bas-bruit depuis des années, consistant à ne pas répondre aux demandes de rendez-vous en préfecture pour les personnes étrangères en situation régulière qui doivent renouveler leurs papiers. Cette situation, installée dans l’indifférence depuis plusieurs années, est inacceptable. Sans aucune justification, et alors que des correctifs auraient pu être apportés à des disfonctionnements administratifs si la volonté en avait été présente, des personnes en situation régulière, qui travaillent et peuvent justifier de leur demande, se trouvent en situation illégale, du fait des préfectures, par impossibilité de renouveler leurs papiers.