Édito

Un ministre ne devrait pas dire ça

Publié le 4 octobre 2024
"L'Etat de droit, ça n'est pas intangible, ni sacré" a déclaré le nouveau ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, dans un entretien au Journal du Dimanche le 28 septembre 2024. Mauvais juriste, le ministre est en outre piètre logicien : si le droit devait évoluer au gré des majorités politiques, sans hiérarchie des normes et sans référence à des principes fondamentaux, ce serait une voie express vers l’anarchie. La formule iconoclaste du nouveau ministre a relancé pour tout fonctionnaire l’interrogation sur les règles et la déontologie de la fonction publique.
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Un fonctionnaire peut-il désobéir à un ordre qui irait, par exemple, à l’encontre des principes fondamentaux de notre ordre juridique ? Quelles sont les limites de son devoir de loyauté ? Dans quelles conditions peut-on devenir lanceur d’alerte ? Toutes ces questions ont tourmenté nombre de fonctionnaires en juin dernier au moment des élections législatives qui annonçaient une victoire électorale du RN. L’arrivée au pouvoir de l’extrême-droite n’est cependant pas définitivement écartée, loin s’en faut. C’est pourquoi le collectif Le Sens du Service Public propose ici une mise au point sur les droits et les devoirs des fonctionnaires pour défendre l’esprit « républicain » de leurs fonctions.

La perspective de l’arrivée au pouvoir du Rassemblement National interroge aussi les choix de vie au sein des diasporas. Afi Affoya retrace ici les débats et les échanges entre immigrés africains en France ou les Français d’ascendance africaine à propos d’un éventuel départ. Le retour en Afrique n’est plus aujourd’hui synonyme de renoncement ou d’échec. Les opportunités professionnelles sur le continent africain sont réelles pour des jeunes diplômés ou des jeunes professionnels qui ont le sentiment de buter contre un plafond de verre en France. Mais comment la question se pose-t-elle concrètement, au moment du choix ? Comment passe-t-on du statut d’immigré à celui de repat ? Une fois de retour, comment s’adapte-t-on à cet environnement nouveau ou différent de celui que l’on a autrefois connu ?

Le sujet des migrations est aussi très présent dans la campagne présidentielle américaine. Kamala Harris s’est rendue sur la frontière mexicaine le vendredi 27 septembre. Sa visite avait pour but de dénoncer les surenchères xénophobes de Donald Trump. Mais la candidate démocrate est loin de reprendre la ligne traditionnelle de son parti sur le sujet des arrivées par la frontière Sud expliquent deux experts des migrations américaines. Si elle ne stigmatise pas les migrants, elle a aligné son discours sur les attentes plus répressives des électeurs indécis. Dès lors, où se situe désormais exactement la différence entre Républicains et Démocrates sur cette question ?

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