Édito

Le coût du changement

Publié le 31 mai 2024
Plus personne ne nie sérieusement la nécessité de faire face au changement climatique. Même le Rassemblement national défend l’évolution de notre système énergétique. Pourtant, à y regarder de plus près, les efforts proposés par ce parti sont le plus souvent en trompe l’œil et visent à ne rien changer d’essentiel.
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La Grande Conversation avait publié au début du mois une analyse du programme du Rassemblement national sur l’énergie qui en montrait les faiblesses, notamment le choix non assumé de maintenir notre dépendance aux énergies fossiles. Le député RN de la Somme Jean-Philippe Tanguy, avait vivement réagi à cette note sur les réseaux sociaux. Ses interpellations et les échanges qui ont suivi ont permis de clarifier certains points que le projet de Jordan Bardella laissait notoirement dans l’ombre (notamment sur le solaire et sur les barrages hydrauliques). Dans le cadre polémique de X, les échanges sont restés souvent péremptoires et les réponses incomplètes. C’est pourquoi nous revenons ici sur ce que nous avons appris de nouveau sur les choix du RN et sur ce qui reste confus dans les explications données.

La transition énergétique est pourtant un sujet crucial pour notre avenir et les citoyens en ont clairement conscience. A mesure que les échéances approchent, le coût du changement devient plus sensible et transforme la vie quotidienne. Nous présentons cette semaine une enquête, menée par Ipsos et BNP Paribas, à laquelle Terra Nova est associé, sur la perception, par les Européens, du changement climatique, de la transition énergétique et de la notion de « transition juste ». Il en ressort que les Européens ont bien pris conscience de l’importance de l’enjeu et qu’ils souhaitent des mesures ambitieuses. Pourtant, la mobilisation individuelle marque le pas. Au-delà de la prise de conscience, c’est le changement des comportements individuels qui compte désormais. Mais le coût économique de l’évolution des usages devient plus sensible et ne sera acceptable que si l’effort est équitablement partagé.   

Devenir propriétaire ? C’est un idéal de nombreux ménages. Pourtant, certains habitants en logement social n’y songent même pas. Selon une note récente de la Fondation pour l’innovation politique, intitulée « Les Etrangers extra-européens et le logement social en France », on doit interpréter ce choix comme la manifestation d’un manque de volonté de s’intégrer. Acheter un bien immobilier, d’après cette analyse, serait « un marqueur d’intégration » et, à l’inverse, rester dans l’« entre-soi » du logement social serait un « refus de s’ancrer ». Autour de ce thème principal dépréciant la vie en HLM comme une forme d’incivisme, la note accumule les simplifications, approximations et affirmations non démontrées pour plaider en faveur d’une attribution des logements sociaux en fonction de l’origine nationale « afin que ne soient plus discriminées les familles françaises ». Sous couvert de retrouver la vocation originelle du logement social, cette note propose en réalité d’en altérer profondément la vocation généraliste analyse ici Marc-Olivier Padis.

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