L’ouragan Hélène qui a fait des ravages sur la côte Sud-Est des Etats-Unis au début du mois n’y aura pas suffi : les questions écologiques ne se sont pas imposées dans la campagne présidentielle américaine. Cela ne peut guère surprendre de la part du candidat Trump, selon lequel la « fable » du changement climatique est une invention chinoise pour plomber la compétitivité américaine. Mais le silence de la candidate démocrate est plus surprenant, de même que son revirement sur l’exploitation des gaz de schiste. Soucieuse de satisfaire tout le monde, Kamala Harris ne risque-t-elle pas de décevoir l’électorat sensible aux enjeux environnementaux qu’elle prend pour acquis se demande Elior Chollet.
Sur ce sujet, comme sur beaucoup d’autres, nous avertit Jérémie Gallon, les Européens font preuve d’une trop grande négligence. Leur manque de vision stratégique pourrait bien les surprendre au lendemain du 5 novembre. Tout d’abord parce que si Trump l’emporte, il mènera une politique diplomatique et commerciale brutale à l’égard des Européens. Ensuite parce que même si c’est Kamala Harris qui gagne l’élection, plusieurs orientations fondamentales et bipartisanes éloignent désormais les Etats-Unis des rivages continentaux. Mais les Européens ont-ils la capacité à réagir à cette nouvelle vision américaine du monde, qui les marginalise ?
Quand on pense à l’esclavage et aux films mettant en scène des révoltes d’esclaves, ce sont avant tout des films américains qui nous viennent en tête avec les noms de réalisateurs connus comme Steven Spielberg, Quentin Tarantino ou encore Steve McQueen. La production française sur le sujet reste timide, malgré quelques réalisations remarquées ces dernières années. Il est d’autant plus regrettable, relève Pierre-Yves Bocquet, que le film de Simon Moutaïrou, Ni Chaînes Ni Maîtres, sorti le 18 septembre dernier, n’ait pas reçu un accueil critique plus large. La représentation, pour la première fois au cinéma, du marronnage au 18e siècle à l’île Maurice, en mettant en avant des personnages actifs, défendant eux-mêmes leur liberté, est une belle opportunité de renouveler notre imaginaire collectif à propos de la mémoire de l’esclavage. Comment expliquer ce rendez-vous manqué ?