Cette semaine, le président américain a annoncé de nouveaux droits de douane particulièrement pénalisants sur les voitures fabriquées hors des Etats-Unis. Dans une attitude de retenue, en espérant tempérer l’élan « tarifaire » de Donald Trump, l’Union européenne n’a pas encore annoncé sa riposte. Après quelques premiers coups de semonce, la date critique de déclenchement des hostilités, explique l’économiste Denis Tersen, approche rapidement : le 2 avril, nous serons fixés sur l’ampleur de l’offensive américaine. Comment comprendre cette décision de lancer ce que de nombreux économistes, tant Américains qu’Européens, appellent déjà la « guerre commerciale la plus stupide de l’histoire » ? Que peuvent faire les Européens en retour ? L’Union européenne n’est pas dépourvue de capacité de réplique. Encore faut-il l’utiliser au mieux, sans renoncer à nos intérêts ni à nos valeurs et sans pénaliser non plus nos relations commerciales avec le reste du monde.
Contrairement à 2017, où l’on observait l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche comme une anomalie temporaire et un phénomène isolé, on constate cette fois-ci le ralliement au trumpisme de nombreux secteurs économiques, et en premier lieu des patrons milliardaires de la tech. Longtemps présumés ouverts d’esprit et proches des Démocrates, ces nouveaux oligarques, dont Musk est le plus visible et le plus impliqué, offrent aujourd’hui un visage bien différent – et inquiétant. Comment ce ralliement s’est-il effectué ? Est-il une question d’opportunisme ou d’adhésion idéologique ? Le juriste Kamel El Hilali retrace l’histoire d’une convergence en réalité progressive, qui nous renvoie à l’année charnière 2001 et à la tentation autoritaire qui accompagne la révolution numérique depuis ses origines.
En France, c’est avec l’Algérie que le ministre de l’Intérieur a lancé depuis plusieurs semaines un rapport de forces dépourvu de diplomatie. Les conditions de l’émigration algérienne en France sont spécifiques. Elles sont définies dans un document ad hoc signé entre Paris et Alger en 1968 pour mettre fin à la libre circulation qui avait été négociée au moment de l’indépendance algérienne. Depuis plusieurs mois, différents acteurs politiques appellent à une révision de ces accords. Mais que disent-ils au juste ? Offrent-ils aux Algériens des conditions spécialement favorables pour venir en France ? Pourquoi, finalement, se trouvent-ils au centre des controverses actuelles entre l’Algérie et la France ? Revenir aux faits, qui sont têtus, et les analyser sans œillères, tel est le meilleur antidote à la stupidité.