Édito

Investir dans le travail parlementaire

Publié le 25 avril 2025
Le mécanisme bien huilé de la mise en place d’un gouvernement de coalition à Berlin a de quoi laisser songeurs les observateurs du parlement français. Un calendrier de plusieurs semaines pour négocier, un accord de coalition imprimé et détaillé, une ratification démocratique de cet accord par les militants des deux forces politiques signataires… On est loin du psychodrame et des éclats de voix du Palais Bourbon… Le retour de l’Allemagne sur la scène européenne sera en outre renforcé par un long investissement dans le travail parlementaire européen, dont témoigne l’influence prépondérante de la CDU au sein du premier groupe parlementaire du Parlement européen, le PPE.

Après plusieurs semaines de négociations, dans un processus bien rodé outre-Rhin, le gouvernement de coalition (CDU/SPD) du nouveau chancelier Merz a été présenté le 9 avril à Berlin. Friedrich Merz affirme notamment sa volonté de reprendre une attitude plus active en Europe. Il pourra être aidé en cela par la possibilité de former un duo avec Manfred Weber, le puissant président du premier groupe parlementaire européen, le Parti Populaire Européen (PPE) et peut-être même un trio avec Ursula von der Leyen, la présidente expérimentée de la Commission européenne. Tous trois issus du même parti politique, ont-ils pour autant les mêmes visions et les mêmes stratégies pour l’Europe ?

En France, l’actualité parlementaire est dominée par la reprise du débat sur le projet de loi sur la fin de vie. Malgré le découpage en deux textes distincts, qui sépare le volet soins palliatifs de celui sur la fin de vie – l’ambition du rapporteur du texte sur la fin de vie, Olivier Falorni, reste intacte. Dix mois après l’interruption du débat sur le projet de loi du gouvernement, du fait de la dissolution, ces deux textes sont un quasi copié-collé du texte initial, dans l’état où il se trouvait au terme de deux semaines d’amendements. Où en est le débat qui reprend ? Les arguments des opposants ont-ils bougé ? Le député Olivier Falorni, qui porte le texte sur l’aide à mourir, revient ici sur les enjeux de cette nouvelle séquence avant le débat dans l’Hémicycle qui commencera le 12 mai.

Dans un précédent débat parlementaire portant sur la politique culturelle en 2014, les députés et sénateurs avaient consacré la notion, jusqu’alors inconnue, de « droits culturels ». Dix ans plus tard, l’opportunité de faire entrer ces nouveaux droits dans l’action culturelle reste débattue. Un rapport de Marc-Olivier Padis pour Terra Nova tentait récemment d’y voir plus clair et mettait en valeur des initiatives d’institutions culturelles pour donner un contenu à cette proclamation législative. En réponse à ce rapport, Jean-Michel Lucas, lui-même acteur des politiques culturelles, rappelle l’ambition initiale des « droits culturels » et des textes qui les soutiennent. Il défend le renouvellement que cette notion peut et doit apporter à la politique culturelle à la française en formulant ses propres propositions pour les rendre plus effectives sans sacrifier leur dimension utopique.

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