Parmi d’autres déclinaisons de l’accord de Paris sur la lutte contre le changement climatique, la réduction de nos déchets représente un projet ambitieux qui touche directement à notre vie quotidienne. Il y a 5 ans, un texte de loi établissait la feuille de route pour sortir du tout-jetable et entrer dans une nouvelle logique, appelée économie « circulaire ». Forte de 130 articles, la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC) repose sur cinq axes stratégiques : mieux produire, mieux informer les consommateurs, réduire les plastiques à usage unique, lutter contre le gaspillage et l’obsolescence programmée.
Pour proposer un bilan de cette loi, nous avons demandé à la Secrétaire d’État qui l’avait portée ainsi qu’à de nombreux responsables politiques, observateurs et acteurs économiques impliqués dans sa mise en œuvre de présenter leur état des lieux. Il en ressort un riche dossier qui reconnaît les ambitions de ce texte mais, dans l’ensemble, en regrette une insuffisante application. L’économie circulaire offre de nombreuses opportunités : celle de réduire l’impact écologique de nos modes de production et de consommation bien sûr, mais aussi celle de corriger les dérives d’une économie linéaire, encourageant le dumping social et environnemental, où les prix bas attirent les consommateurs au détriment de l’emploi et de la planète.
Autre bilan, sur une autre échelle de temps, celui de l’action de l’organisme public chargé de la restructuration industrielle, créé en 1974. Cinquante ans plus tard, le CIRI est toujours actif. Alors qu’on parle depuis plusieurs années de la réindustrialisation de nos territoires, comment évaluer l’action de cet organisme pionnier du soutien industriel ? L’économiste Elie Cohen, qui avait consacré un livre à ce sujet en 1989, revient ici sur l’histoire des interventions publiques dans les restructurations économiques et expose ce que pourrait être aujourd’hui une nouvelle politique industrielle.
En Serbie, des manifestations étudiantes contre la corruption qui sévit sous la présidence Vučić constituent la plus large mobilisation de la société civile depuis la chute de Milosevic en 2000. Dangereusement attirée par le modèle illibéral hongrois et perméable à la propagande du Kremlin, la Serbie de Vučić est une candidate ambiguë à l’entrée dans l’Union européenne. Mais quel est l’objectif politique des jeunes manifestants ? Après l’inculpation du ministre des transports et la démission du Premier ministre, quelle mesure pourrait leur donner satisfaction ? Est-ce le début d’un renouveau politique pour l’opposition démocratique ?