Société

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29 février 2024 - Par Lily Munson

L’auto-promotion au service d’une densification douce

"Le pavillon fait partie du rêve français" : avec cette déclaration, le Premier ministre Gabriel Attal a mis en lumière la place de l'habitat pavillonnaire dans la politique du logement. Les zones pavillonnaires, longtemps considérées comme un problème plutôt qu'une solution, peuvent contribuer à répondre au manque de foncier disponible pour construire de nouveaux logements. La réponse à la crise du logement pourrait ainsi venir des habitants eux-mêmes, sous la forme de l'auto-promotion.
27 février 2024 - Par Richard Delorme

Comment vont les enfants ?

Dès avant le Covid, pédopsychiatres et enseignants alertaient sur l’état de la santé mentale des enfants. Mal-être, troubles du comportement ou des apprentissages, et difficultés d’accès à des prises en charge adaptées : ces observations partagées manquaient cependant de données probantes. Publiée à l’été 2023, l’Étude nationale sur le bien-être des enfants (Enabee) a dressé un panorama inédit en France de la santé mentale des 3-11 ans. Conduite de la maternelle au CM2, auprès de plus de 15 000 enfants, 15 000 enseignants et 10 000 parents, elle a montré que 13 % des enfants de 6-11 ans présentent un trouble probable de la santé mentale. Richard Delorme, responsable du service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent de l’hôpital Robert Debré, est membre du comité scientifique de cette étude : il en expose ici les enseignements et explore les défis auxquels l’action publique doit répondre.
23 février 2024 - Par Suzanne Gorge, Thierry Pech

Les jeunes au travail : engagés, ambitieux, combatifs et… satisfaits

L’enquête conduite par Terra Nova et l’Apec auprès de 3.000 actifs de 18-29 ans et de 2.000 actifs de 30-65 ans montre que les aspirations des jeunes au travail sont finalement très similaires à celles de leurs aînés et que les différences ne sont pas forcément là où on les imagine. Les propos tenus ici n’engagent que les auteurs et non l’Apec.
21 février 2024 - Par Catherine Amalric

Révisons la législation pharmaceutique européenne pour plus de solidarité

Le Parlement européen doit voter en avril, avant les élections, une révision de la législation pharmaceutique européenne. Sur la table de la commission Environnement et santé publique du Parlement depuis septembre, la proposition de la Commission vise à rendre la législation pharmaceutique de l'Union plus souple, plus flexible et plus adaptée aux besoins des citoyens et des entreprises. Il s'agit de la plus grande réforme en la matière depuis plus de 20 ans. Ses conséquences s’annoncent majeures pour les citoyens européens, en termes d’accès à l’innovation, de gestion des pénuries de médicaments ou encore de réponse aux crises sanitaires. La députée Renew Catherine Amalric, rapporteure du texte pour son groupe, en détaille ici les principaux enjeux.
7 février 2024 - Par Mélanie Heard

« Responsabiliser les patients » : retour du conservatisme, réarmement paternaliste, menace sur la solidarité nationale

« Responsabiliser » les patients : l’exécutif multiplie les annonces sur les devoirs qui incombent à chacun vis-à-vis de sa consommation de soins. Pour répondre aux défis actuels de notre système de soins, le gouvernement mise sur un discours culpabilisant et sur des mesures financières censées conduire les malades à prendre conscience de leurs « responsabilités » d’assurés sociaux. L’augmentation, récemment confirmée, des franchises médicales en est le symbole : l’objectif affiché est que la baisse de leur remboursement conduise les malades à consommer moins des médicaments qui leur sont prescrits. Ce discours dit de « responsabilisation » est tout sauf nouveau : il a déjà largement occupé le monde de la santé notamment dans la décennie 2000. Et, alors que ses fondements empiriques sont réputés nuls, son horizon théorique se devine : substituer à l’universalisme de la solidarité nationale des restrictions moralisatrices.
6 février 2024 - Par Victorien Bornéat

En finir avec l’exclusion culturelle française

Malgré les efforts de la décentralisation, le maillage territorial des institutions culturelles, les efforts pour le renouvellement des publics, la démocratisation culturelle reste un rêve inachevé. Les créateurs eux-mêmes n’ont-ils pas une responsabilité dans ce cloisonnement social, en préservant un entre-soi élitiste, à l’abri des certitudes d’une culture subventionnée ?
5 février 2024 - Par Florence Débarre

Où en est-on de la recherche de l’origine de la pandémie de Covid-19 ?

Peu après décembre 2019 et les premiers cas de Covid détectés en Chine, la polémique a émergé sur l’origine du virus SARS-CoV-2, mêlant des hypothèses variées : perte de biodiversité, commerce illégal d’animaux sauvages, limites de la coopération internationale, fiabilité de la recherche virologique en laboratoire, etc. Florence Débarre, directrice de recherche en biologie évolutive au CNRS, a cartographié depuis quatre ans les positions des uns et des autres et suivi les publications qui ont permis de faire avancer les connaissances, au carrefour des enjeux scientifiques, géopolitiques et sociétaux que ce sujet soulève.
31 janvier 2024 - Par Steven Hill

Gardien de l’innovation numérique ?

Notre avenir numérique se décide dès à présent. Celui dessiné par l’Intelligence artificielle ressemble à un scénario de science-fiction à la fois plein de promesses et de menaces. Les choix de régulation à venir décideront du scénario qui l’emportera.
17 janvier 2024 - Par Elsa Walter

Réhumaniser la fin de la vie ?

La fin de (la) vie est à l’agenda de ce quinquennat. Le sujet comporte deux volets, dont hélas, parce qu’ils motivent chacun de puissants militantismes de fait antagonistes, le débat public peine encore à penser la complémentarité essentielle: la possibilité d’être aidé à mourir d’une part, et le développement des soins palliatifs d’autre part. Dûment traités de façon conjointe par la Convention citoyenne sur la fin de vie que le Président installait il y a un peu plus d’un an, ces deux volets feront ensemble l’objet d’un projet de loi dont l’examen au Parlement ne cesse d’être repoussé par l’exécutif. En attendant, les pistes pour développer les soins palliatifs au sein d’une nouvelle stratégie décennale viennent de faire l’objet d’un rapport très attendu. Elsa Walter, journaliste et bénévole auprès de personnes en fin de vie, détaille ici l’intérêt du changement de paradigme dessiné dans ce rapport, mais plaide aussi pour aller résolument plus loin, y compris en regardant en face le continuum nécessaire qu’il faudra construire entre les soins palliatifs et la future possibilité d’être aidé à mourir.
— Dans le dossier Fin de vie
15 janvier 2024 - Par Éric Bertin, Jean-Maxence Granier

Comment les réseaux sociaux changent nos manières de penser et d’agir

En quelques années, les réseaux sociaux ont pris une place prépondérante dans nos usages quotidiens. Mais les promesses initiales d’un outil à notre disposition se retournent en crainte de dépendance à une technologie dont la puissance nous échappe. Il nous reste à apprendre les transformations induites de nos représentations de nous-mêmes et, au-delà, de l’information et des débats publics. Pour retrouver une chance d’associer à nouveau la participation et la confiance.
11 janvier 2024 - Par François Dubet

Seul devant sa classe ?

Un exercice plus collectif du métier d’enseignant aiderait-il à répondre aux défis auxquels l’école française est confrontée ? Le monde enseignant pouvait se fier à un exercice individuel du métier quand l’école affirmait une mission incontestée ou rassemblait des publics homogènes. Un enseignant seul est désormais potentiellement un enseignant en difficulté. Mais l’invention de formes collectives se heurte aujourd’hui à trois obstacles institutionnels : le mode de recrutement, le mode d’affectation et l’autonomie des établissements.
21 décembre 2023 - Par Mélanie Heard

Pisa 2022 : l’expérience du Covid n’explique pas les difficultés des élèves

« Fermer les écoles » pour lutter contre l’épidémie de Covid-19 : après la sidération du premier confinement, cette décision a fait débat à plusieurs reprises depuis mars 2020. « L’école n’est pas une variable d’ajustement », revendiquait le ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer en mars 2021 : « C'est vrai que ça devient une exception française, mais il y a tout lieu d'en être fier. Cette crise peut être une catastrophe éducative, j'essaye d'éviter ça à la France ». Cette exception française a-t-elle effectivement favorisé la résilience des élèves français dans la crise ? Les résultats de l’enquête PISA parus en décembre 2023 suggèrent que non : la France a moins « fermé » ses écoles que la moyenne des pays de l’OCDE, mais son décrochage en termes de performances autant que de bien-être des élèves est, lui, tout aussi alarmant qu’ailleurs. C’est peut-être qu’en fermant leurs écoles, certains pays n’ont pas pour autant privé leurs élèves d’éducation scolaire, grâce à une meilleure appréhension des outils numériques. C’est peut-être aussi que l’école française pâtit de handicaps structurels, en particulier dans sa capacité à soutenir la persévérance et la confiance de ses élèves.